À propos

Une histoire qui se continue

L’apparition du sirop d’érable au Canada

Les premiers arrivants en Amérique du Nord étaient des pionniers, qui avaient observé que certains animaux, tels que les écureuils roux, léchaient la sève sucrée qui s’écoulait des branches cassées des érables à sucre. Cette histoire, que les colonisateurs ont fait connaître grâce au bouche à oreille, a été une source d’inspiration pour les jésuites, desquels plusieurs légendes amérindiennes sont nées. De nombreux missionnaires, dont André Thévet, ont tiré profit des traditions amérindiennes alors qu’ils utilisaient une eau sucrée provenant d’un certain arbre qu’ils nommaient michtan vers 1558.

Ce n’est qu’en 1685 que l’on entend parler du sucre d’érable pour la première fois, et ce n’est qu’à la fin du 17e siècle que la fabrication du sucre d’érable se répand petit à petit dans les mœurs canadiennes. Finalement, un siècle plus tard, on voit enfin entrer le sirop d’érable dans les cuisines canadiennes.

Lorsque le chanteur-compositeur français Albert Larrieu est venu au Canada en mai 1917, il a résumé son expérience à la cabane à sucre dans certaines de ses chansons intitulées : La tire, Les crêpes, La cabane à sucre, La feuille d’érable. Toutes ces chansons se rassemblent ainsi autour d’un même thème : l’érable à sucre.

RENÉ TURMEL

Suivant les pas de ses ancêtres, René Turmel, surnomé le Maple man, parcourt l’Ouest canadien comme l’ont fait ses prédécesseurs. Faisant partie de la troisième génération d’acériculteurs de la famille Turmel, René revient toujours travailler en Colombie-Britannique. Après s’être imprégné de la température, des montagnes, des lacs, des fruits et de l’ambiance estivale, René a choisi la Vallée de l’Okanagan comme lieu de résidence. Pendant vingt ans, il a sillonné l’Ouest canadien, tantôt en travaillant au reboisement tantôt à la récolte de fruits. Aujourd’hui, il poursuit sa route en Colombie-Britannique afin de partager sa passion pour l’érable à sucre, qui constitue encore de nos jours un mystère pour plusieurs personnes dans cette province.

René, créateur d’un spectacle ambulant, se promène dans l’ensemble du Canada depuis cinq ans grâce à son entreprise La Grande Coulée, The Maple Man.

Cette dernière a pour objectif de faire connaître sa cabane à sucre traditionnelle dans tout le Canada.

THE MAPLE MAN

Le Maple man, l’homme derrière la légende…

Dès l’âge de douze ans, j’ai eu mon baptême de l’érablière. J’ai lu beaucoup de livres sur l’érable à sucre depuis ce temps. On raconte, dans toutes les lectures que j’ai effectuées, que c’était un arbre généreux, qui, grâce à ses nombreuses qualités, pouvait fournir une eau sucrée capable d’être concentrée en sirop, en plus d’offrir un bois se prêtant à de multiples usages. Que ce soit pour construire des traverses de chemins de fer, des meubles, des armoires de cuisine ou même pour bâtir des allées de quilles ou des instruments de musique (comme le violon, dont le fond de la caisse est toujours fabriqué à partir de bois d’érable), cet arbre, emblème du Canada, est fort utile.

J’accorde une attention particulière aux bienfaits que procure l’érable à sucre. Depuis ma tendre enfance, ma passion pour l’acériculture n’a cessé de croître. Jour après jour, récolte après récolte, ma passion pour l’érable à sucre est de plus en plus vive. Par sa beauté naturelle tout à fait majestueuse, cet arbre a su m’apporter les plus grandes joies. D’ailleurs, j’aime aujourd’hui me définir comme l’amoureux d’un arbre qui m’a aidé à grandir et à évoluer jusqu’à ce que je puisse réaliser mon rêve de devenir un artisan à l’affût de tous les produits qui découlent d’une sève méritant le plus grand respect du monde.

Quand je marche dans une forêt d’érables bien entretenue, je prends plaisir à respirer les parfums purs qui émanent des arbres. Ces odeurs me procurent un profond bien-être. Tout me paraît alors beau et calme, j’ai le cœur léger, et je rêvasse avec bonheur. Lorsque je m’installe dans ma cabane à sucre pour faire bouillir des tonnes d’eau d’érable, mon corps se réchauffe doucement grâce au feu de l’évaporateur, puis mon visage se baigne agréablement à même les vapeurs sucrées, qui montent jusqu’au plafond pour former des nuages.

Moments de parfaite plénitude. Si je suis seul, je goûte à un plaisir difficile à définir. Si je suis avec des invités venus pour une partie de sucre, mon plaisir est encore plus grand et encore plus difficile à décrire.

Pour tout dire, qu’un simple érable me donne les moyens de faire du sirop, des pains de sucre et de la tire d’or, dont les gens raffolent, me récompense pour tout le travail et les efforts que j’y consacre. Mais, pourquoi parler de travail lorsqu’on est habité par une passion, qui, depuis sa tendre enfance, ne cesse de croître?